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3 minutes : quelle justification ?

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3 minutes : quelle justification ?

Le décompte des 3 minutes d’intervalle pour “se rattraper” en cas de procédure dangereuse (vitesse de remontée rapide, interruption de paliers) est parfois justifié par des théories totalement fantaisistes telles que la vitesse de circulation du sang qui mettrait 3 minutes pour faire 3 révolutions ou la durée de vie des cellules sans oxygène qui serait limitée à 3 minutes. Tout cela est bien évidemment faux. Ce “délai de latence” mis à profit pour trouver une procédure de secours a été proposé pour la première fois par A. Michaud et perdure depuis (du moins en France). Faisons le point sur cette procédure qui, dans tous les cas, n’offre aucune sécurité.

Justification

Le délai de 3 minutes présenté dans les procédures exceptionnelles ou anormales est une indication qui n’offre aucune garantie. Il serait illusoire de penser qu’en deçà de 3 minutes le risque est nul et qu’il apparaît au-delà. On sait cependant (travaux de A. Michaud) qu’à partir de la constitution de bulles potentiellement pathogènes, la première phase dite « de constitution » est celle où tous les éléments menant à l’accident se constituent, mais sans qu’aucun accident ne soit encore déclaré. Lors de cette phase, le processus est généralement réversible.

C’est ce délai de latence, estimé à environ 3minutes, qui est mis à profit par les tables et ordinateurs pour proposer des procédures de secours. Décompte pour les 3 minutes Le décompte des 3 minutes n’est pas une vérité mathématique mais une simple estimation. Il ne peut donc pas y avoir de formule précise pour décompter ce temps.

Pourquoi avoir choisi 3 minutes ? Parce que nous sommes en France et plus généralement, en Occident. On a l’habitude de dire “Laisse-moi 3 minutes”, “Je reviens dans 3 minutes”, “Les vents dominants durent 3, 6 ou 9 jours”, “Les baux de location sont signés pour des périodes de 3, 6, 9 ans” etc. Si A. Michaud avait été Chinois ou Arabe, peut-être aurait-il parlé de 2, 4 ou 5 minutes … D’ailleurs, certains ordinateurs de plongée n’ont un délai de tolérance que de 2 minutes.

Quelle convention pour ce décompte des 3 minutes ?

Dans la réalité, il faut agir le plus tôt possible.

Lors des examens, par commodité afin que tous les candidats aient le même résultat, il suffit de définir une règle, par convention.

Règle utilisée dans les livres Plongée Plaisir : le délai de 3 minutes court depuis l’erreur de procédure (remontée rapide, interruption de palier) jusqu’à la mise en oeuvre du protocole de secours (arrivée à la demi-profondeur ou au palier).

Au-delà de 3 minutes

Lorsque le délai de 3 minutes est dépassé sans avoir pu apporter de solution, et même en l’absence d’accident de désaturation, les plongeurs doivent sortir de l’eau, avec déclenchement de la procédure d’urgence :

© Extrait des livres Plongée Plaisir par Alain Foret aux Editions GAP.
Toute reproduction interdite sur quelque support que ce soit sans accord écrit de l’éditeur et de l’auteur.

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