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Les enfants et la plongée

25/11/2022 – Modification de la réglementation : Autonomie pour certains plongeurs mineurs.

Les enfants et la plongée : de nombreux bénéfices avec des spécificités physiologiques et psychologiques à prendre en compte pour assurer une pratique en sécurité dès le plus jeune âge.

Les enfants et la plongée : des bénéfices sur de nombreux plans

Les enfants sont curieux par nature et accèdent au milieu aquatique avec une facilité déconcertante. Cela commence généralement avec des palmes, un masque et un tuba, durant des vacances d’été au bord de la mer. Ainsi équipés, ces petits aventuriers vont observer la vie sous-marine, ramasser des coquillages, s’immerger en apnée. C’est à partir de ces premières incursions que vont naître des passions et l’envie de poursuivre l’aventure.

Les enfants et la plongée, des bénéfices multiples :

• L’activité favorise le développement de l’enfant sur le plan psychomoteur par la découverte de sensations nouvelles, dans un univers à 3 dimensions. Sous l’eau, la poussée d’Archimède nous porte. Bien équilibrés, nous pesons le même poids que l’eau, ce qui nous permet de rester sans efforts entre deux eaux, de monter ou descendre, de mettre sans efforts la tête en bas, bref, d’être libres de nos mouvements dans toutes les dimensions, d’être légers dans l’eau, « comme un papillon ». Ne touchant plus le sol avec nos pieds, cela modifie également nos sensations par la perte de repères plantaires et fait travailler notre équilibre.
• La plongée se déroulant dans l’eau, un univers qui n’est pas le nôtre, elle permet de développer très tôt chez l’enfant le sens du respect de la règle, de la gestion de la sécurité, de l’autonomie et donc d’affirmer sa personnalité. Elle permet également de développer le sens des responsabilités.
• Que ce soit en surface ou sous l’eau, la plongée est un formidable vecteur favorisant la socialisation par la mise en pratique des notions d’entraide, de solidarité, de « besoin de l’autre » au sein des palanquées (notion de « binôme »), de vie en groupe sur le bord des bassins ou à bord des bateaux. Ça peut être également l’occasion de découvrir la vie associative, les processus de vote et de démocratie.
• Enfin, la plongée permet, bien évidemment, de découvrir le monde subaquatique, les animaux qui y vivent, les notions d’écosystème et d’interdépendance, la nécessité de protéger la nature. Associées à cette dimension nous trouvons également les notions de rêves, d’îles lointaines, de voyages, d’évasion et d’aventure.

Sur un autre plan, la plongée peut également être un complément à une action thérapeutique (phobie, hyperactivité, renfermement sur soi) ou un moyen de redémarrage pour des enfants en difficultés scolaires ou sociales, par « l’apprentissage de la règle ».

Toutes ces raisons font que l’enseignement de la plongée enfants s’est développé ces dernières années partout dans le monde, au sein de toutes les organisations comme dans le milieu scolaire. Ce n’est plus une activité réservée aux enfants dont les parents, eux-mêmes, plongent et vivent sur le littoral. Elle est ouverte à tous en tous lieux et peut se pratiquer de multiples façons, en piscine, en eaux douces ou en mer.

Spécificité sur le plan physiologique

Sur le plan physiologique, l’enfant se caractérise par :

• Un pourcentage de tissu adipeux plus faible que chez l’adulte, un rapport surface corporelle-poids plus élevé et une forte déperdition de chaleur au niveau de la tête et du cou. Il en résulte une plus grande sensibilité au froid qui nécessite une protection particulièrement efficace (combinaison, cagoule), et des règles de pratique adaptées selon l’âge et la température de l’eau (limitation de la durée de plongée, exigence d’une température d’eau minimale).
• Une masse d’eau plus faible que celle de l’adulte et donc une apparition plus précoce du phénomène de déshydratation en plongée (habituer l’enfant à s’hydrater avant et après la plongée).
• Des oreilles qui n’ont pas encore atteint leur maturité avec des risques accrus d’otites séro-muqueuses et des difficultés à équilibrer les pressions au cours de la descente ;
• Des sinus en cours de formation.
• Un appareil pulmonaire en plein développement avec une faible élasticité pulmonaire, une résistance au passage de l’air plus forte que chez l’adulte et une hypoxie physiologique qui persiste jusqu’au-delà de 14 ans. Les encadrants doivent être particulièrement attentif à ces éléments pour éviter toute prise de risque avec les enfants.
• Un appareil cardio-vasculaire qui n’a pas encore atteint sa maturité, ce qui suppose une vigilance particulière vis-à-vis de la désaturation (une seule plongée par jour, limitation de la profondeur, plongées sans palier).
• Un appareil dentaire non encore définitif, fragile, qui nécessite des embouts de tuba et de détendeurs spécifiques ainsi que des détendeurs légers en bouche.
• Un appareil ostéo-articulaire en pleine croissance qui nécessite d’éviter le port de charges lourdes (bouteilles de plongée adaptées) et les mauvaises postures.

Spécificités sur le plan psychologique

Sur le plan psychologique, entre 6 et 8 ans, l’enfant se caractérise par un apprentissage ludique centré sur l’imitation et par une pensée encore peu structurée.

Entre 8 et 12 ans, alors que la pensée se structure, la maîtrise de la troisième dimension apparaît et l’apprentissage coordonné devient possible. Cependant, la capacité d’attention reste faible et les risques de panique « sans raison » demeurent.

A partir de 12-14 ans, l’apprentissage des brevets « adultes » devient possible. Dans tous les cas, la motivation de l’enfant, sa volonté à pratiquer la plongée est le point clef.

Les enfants et la plongée : âge minimum

Tous ces éléments ont conduit les différentes organisations à définir un âge minimum d’accès à la plongée, le plus souvent différent en plongée libre (palmes, masque, tuba) et en plongée avec scaphandre.

Pour en savoir plus …

(c) Extrait de Plongée Plaisir Mémento Enfants par Alain Foret et Pascal Enjalbert aux Editions GAP. Toute reproduction interdite sur quelque support que ce soit sans accord écrit de l’éditeur et de l’auteur.