Définition
L’oedème pulmonaire (accumulation de liquide dans les poumons) dit « oedème pulmonaire d’immersion (OPI) » ou « oedème aigu pulmonaire (OAP) » constitue une pathologie relativement mal connue car peu étudiée.
La première publication date des années 1980 (Wilmshurst P.T., Nuri M. et coll., Recurrent pulmonary edema in scuba divers ; prodrome of hypertension : a new syndrome. Underwater Physiology, 1984).
Souvent bénin, parfois récidivant, il peut être mortel (Cochard G. et coll., Pulmonary Edema in scuba divers : recurrence and fatal Pulmonary Edema in scuba divers : recurrence and fatal outcome, Undersea Hyperb. Med., 2005).
Causes et conséquences
L’oedème pulmonaire d’immersion survient dans l’eau, généralement au fond avec aggravation à la remontée : toux, essoufflement, crachats sanguinolents à la sortie, voire malaise ou détresse respiratoire. Les signes cliniques sont similaires à ceux d’une surpression pulmonaire mais sans signes neurologiques.
De ce fait, sans doute que par le passé ce type d’accident a été confondu avec des cas de surpression pulmonaire.
Il serait dû à une « défaillance de la barrière alvéolo-capillaire » (voir les travaux du Dr Anne HENCKES au CHU de Brest) confrontée aux contraintes auxquelles le plongeur s’expose en immersion (ex. afflux sanguin au thorax lors de toute immersion). L’eau froide, l’effort, le stress, une saturation importante, l’âge, une insuffisance cardiaque même légère ou certains autres facteurs individuels favoriseraient l’apparition de cet accident.
Conduite à tenir
Si le traitement médical est différent de celui d’une surpression pulmonaire, les actes de secourisme restent identiques.
- Protéger du suraccident (dégager le pont, attacher le matériel qui risque de rouler ou de tomber…).
- Alerter
Signal de détresse à l’équipe de surveillance en surface, puis appel :
- à la VHF (canal 16) ou à la VHF-ASN (canal 70) ;
- par téléphone (15 SAMU, 196 CROSS).
- Oxygène 100 %, 15 l/min en inhalation ou en insufflation si la ventilation est insuffisante.
- Corriger la déshydratation liée à toute plongée si la victime peut boire. L’eau reste la meilleure des boissons.
Il est également possible de proposer (et non d’administrer quand on n’est pas médecin) de l’aspirine si la personne est en capacité d’en absorber. C’est une recommandation médicale de type 3, c’est-à-dire optionnelle. Ne pas dépasser la dose de 500 mg pour un adulte.
Prévention
A ce stade des connaissances des facteurs de risque, il est difficile de proposer des recommandations aux plongeurs.
La meilleure des préventions semble être d’ordre médical, lors de la visite préventive, avec la détection des profils à risque.
Remarque : Ce sujet est nouveau, il est en cours d’étude par des médecins spécialisés.
Veillez à vous tenir au courant de l’évolution des connaissances sur ce risque.